Du dessin à la fabrication, Baptiste élabore des créations en bois 100% normandes
Du dessin à la fabrication, Baptiste élabore des créations en bois 100% normandes
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Gllu, c’est du patois normand. “Ce mot désigne la paille de seigle sur les chaumières”, explique Baptiste Trouvé, co-fondateur de la marque. Un clin d'œil à l’habitat et à la région française. C’est là que ce grand jeune homme de 34 ans a installé son atelier. C’est là aussi qu’il a grandi, dans une maison à deux pas d’une belle forêt. “Dès le collège, je savais que je voulais faire quelque chose de manuel et créatif. J’avais fait un stage chez un fleuriste. Ce n’était pas exactement mon truc, mais ça m’a inspiré dans cette direction. Après la terminale, je me suis orienté vers le bois, une matière chaleureuse, qui dure dans le temps : j’ai fait un CAP Ebéniste”, se souvient Baptiste.
Le bois est une matière chaleureuse, qui dure dans le temps.
Paille de seigle
Alors, le futur entrepreneur se plonge tout entier dans la matière, et poursuit avec un bac pro en ébénisterie, puis un Diplôme national des Métiers d’Arts et du design (DMA) “Arts de l’habitat” : “À ce moment-là, j'ai un bon bagage technique. Je réalise aussi des projets plus créatifs via les concours”, comme celui de l’Institut National des Métiers d’Art (INMA), où il termine sur le podium. Pour aller encore plus loin, il poursuit avec un Diplôme supérieur d’arts appliqués en design de produits, à Strasbourg, une formation “plus orientée sur les usages, avec une vision globale, de la conception à la fabrication”.
(petite note au passage - hors contexte mais intéressant pour celles et ceux qui veulent se lancer : si vous cherchez une formation, sachez qu'Ulule est aussi un organisme de formation certifié avec plein de programmes pour vous aider à passer à l'action !)
Sa vie professionnelle commence par un stage et 4 ans de contrat chez MOAROOM, une entreprise basée à Paris qui “édite d’autres designers néozélandais. Avec beaucoup de projets orientés bois. Nous n’étions que trois, alors j’ai appris à faire des choses différentes comme la com, le marketing ou la distribution !”. Et puis, un jour… “J’ai eu envie de retourner à l’atelier. Je bricolais chez mes parents, le week-end, je créais des prototypes”.
Atelier normand
Alors, en 2018, Baptiste et Mathieu, un ami rencontré à Strasbourg, lancent leur projet commun, la marque Gllu, dont le local est installé… dans une grange, au bord d’un jardin dans le coin de Rouen.
Un jour, j'ai eu envie de retourner à l'atelier.
Tout de suite, le duo choisit de travailler avec du bois issu de forêts de la région. “En fait, on ne s’est même pas posé la question. C’était assez logique de travailler avec des partenaires français : ça tombe sous le sens pour une petite entreprise comme Gllu ! C’est plus simple, plus sympa et plus cohérent”, se remémore Baptiste.
En fait, on ne s’est même pas posé la question. C’était assez logique de travailler avec des partenaires français : ça tombe sous le sens pour une petite entreprise comme Gllu !
Ils commencent à imaginer des objets et du petit mobilier, comme les étagères SUPER-POSES, qui correspondent à un vrai besoin (plus précisément celui de la copine de Mathieu, qui fait des photos !) : exposer des images, illustrations et autres souvenirs, sans les figer dans un cadre : “le laiton vieillit bien et se patine. On a ajouté un système pour que l’étagère soit simple à accrocher. Dès le début, on a eu une réflexion sur la simplicité, à partir d’un usage ou d’un constat”.
Le duo créé et fabrique pendant deux années. “Au bout d’un moment, on a vu les choses de manière différente, je voulais plus développer des collections, alors que Mathieu voulait plus faire du sur-mesure. Nous avons donc décidé de nous séparer”, explique Baptiste. Il poursuit l’aventure Gllu, dans un atelier au sein d’une structure de coworking, puis, depuis août dernier, dans un nouvel atelier à Malaunay, toujours en Normandie.
Des objets simples et efficaces
Ce qui a demandé un investissement progressif dans des machines... Un “parc traditionnel”, chez un ébéniste, est en effet composé de plusieurs indispensables aux noms fleuris : “une scie à format pour la découpe, une dégauchisseuse-raboteuse pour travailler le massif et créer des surfaces planes, une toupie pour l’usinage, la moulure, la rainure, ou encore une ponceuse”. Chez Baptiste, tout le reste est manuel. C’est tout “une réflexion en amont, dès le dessin, pour optimiser ça”. Car le gérant veut produire “des objets simples et efficaces, dans la fabrication et à l’usage”.
Gllu produit des objets simples et efficaces, dans la fabrication et à l'usage.
Aujourd’hui, l’équipe s’est agrandie, avec des ébénistes confirmés (Grégoire, Virginie) et en alternance (un autre Grégoire, Roxane, et Mélissa, la petite amie de Baptiste, actuellement en reconversion !), ainsi qu’Agathe, qui s’occupe de la communication en freelance. On peut dire que Baptiste est au four et au moulin : il trouve des idées en s'inspirant toujours du quotidien, dessine les nouvelles créations, s’occupe de la gestion et de l’administration, sans oublier de se réserver des moments de travail à l'atelier.
Basptiste va aussi régulièrement à la scierie, située à quelques kilomètres de l'atelier : “je choisis des plots, les troncs débités, en fonction du projet, de la largeur, de la longueur, de l’aspect, des parties de l’arbre… Il y a une vraie traçabilité sur ces essences locales. Je peux demander toutes les infos à la scierie : ils peuvent par exemple me dire que le bois vient de la Forêt de Roumare et me fournir tous les papiers de l’ONF (Office national des forêts) !”.
Chêne et châtaignier
Gllu utilise souvent du châtaignier, par exemple pour le Bougeoir FREYJA, car “c’est un bois de première qualité qui pousse juste à côté ! Il est sous-exploité et peu commun, mais il est dense, léger, clair et résistant”. Mais aussi bien sûr du chêne, “une vraie référence pour les gens, magnifique et synonyme de qualité”.
Depuis ses débuts, Gllu a élaboré beaucoup de petits objets, pour mieux se positionner dans les boutiques. Mais, “maintenant, on s’oriente plus vers le mobilier. Cela correspond à des envies personnelles”. À suivre ! Baptiste garde toujours sa ligne directrice en tête : “apporter aux gens des créations uniques, attachantes et durables dans le temps. Avec une touche humaine, le sentiment qu’il y a des gens derrière les objets”.
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